Les espaces du site : fbon et le réseau

Résumé

 

François Bon écrit dans Tiers Livre qu’en dehors d’avoir été « écrivain (dernier quart du XXe siècle) puis artiste transmedia (premier quart du XXIe siècle), [avoir] inventé, codé, rédigé & publié le site Tiers Livre » [il a] « laissé peu de renseignements sur lui-même » (article 356). Notre investigation porte sur ce site comme « espace(s) » ; des espaces et circulations en réseau qui permettent d’interroger la notion d’identité numérique, la manière dont ce site et ses ancêtres ont transformé – à partir de 1997 – François Bon « écrivain » en « fbon », « artiste transmédia », « écrivain 2.0 ». Lorsqu’il a créé son premier site en 1997, l’espace du livre devient un peu serré : l’écriture cherche à en sortir et à se trouver des espaces autres. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Question ouverte comme la construction de notre contribution. Nous vous invitons à circuler à partir de notre ouverture en vous laissant guider par les hyperliens. Votre regard changera comme si vous tourniez autour d’un arbre, sa couronne, ses racines.


François Bon tells us that after being a writer (last quarter of the 20th century) and a transmedia artist (first quarter of the 21th century), after having invented, coded, written and published the website Tiers Livre, their will have been not much more other information left about him. Our research will consider this website as spaces and network circulations which enable us to question the concept of the digital identity, and wonder how this website and its ancestors had transformed, since 1997, François Bon from a “writer” into “fbon”, transmedia artist” and “writer 2.0”. When he was coding his first website in 1997, the space for literature was shrinking: writing had got to leave it for other spaces. What will be left today? It is an open question as is the construction of our contribution. Thus, we invite you to navigate from the departure by following our hyperlinks. Your perspective might change as if you turned around a tree, its crown, its roots.


On pourrait commencer par citer les bios rédigées par François Bon sur son site :

2 | très brève

François Bon, écrivain (dernier quart du XXe siècle) puis artiste transmedia (premier quart du XXIe siècle) a inventé, codé, rédigé & publié le site tierslivre.net.

3 | encore plus brève

A laissé peu de renseignements sur lui-même, sinon un site web [1].

Ceci afin de dire dès l’abord que notre objet sera le site comme « espace(s) » et que ces espaces, ces circulations en réseau permettent d’interroger la notion d’identité numérique, la manière dont le site a transformé – à partir de 1997 – François Bon, « écrivain » en « fbon », « artiste transmédia », « écrivain 2.0 ».

Lorsqu’il crée son site, en 1997, l’espace du livre devient un peu serré : l’écriture se cherche des espaces autres. Vingt ans après – pour parler comme Alexandre Dumas –, lorsqu’il rédige ces notices biographiques, ne resterait de l’œuvre et de l’auteur que le site et des traces disséminées dans le WWW.

Note

[1] François Bon, « La Feuille, on rappelle », en ligne ici. Consulté le 4 juin 2015.


Auteurs

Stéphane Bikialo est Maître de Conférences en Langue et Littérature françaises à l’université de Poitiers et directeur de la revue La Licorne. Il s’intéresse aux rapports entre langue et style dans la prose contemporaine, en particulier chez Claude Simon et Bernard Noël. Il travaille actuellement sur le rapport mots / choses, ainsi que sur les enjeux du rythme graphique (Lydie Salvayre, Leslie Kaplan, Jean-Charles Massera, etc.). Il vient de codiriger deux volumes sur l’imaginaire de la ponctuation du XIXe au XXIe siècle, dans les revues LINX et Littératures. Il prépare un ouvrage collectif sur l’œuvre de Lydie Salvayre chez Garnier. Un de ses derniers articles parus : « Genres de discours et réalité dans la fiction narrative contemporaine », dans Fictions narratives du XXIe siècle : approches stylistiques, rhétoriques, sémiotiques, C. Narjoux et C. Stolz (dir.), La Licorne, n° 114, décembre 2014.

Martin Rass est Maître de Conférences en civilisation allemande et nouvelles technologies à l’université de Poitiers. Il a travaillé sur l’imbrication des médias et du politique lors de l’avènement des mass media en Allemagne au début des années trente. Il travaille actuellement sur l’évolution de l’écoute, l’oreille, « cette sorte d’orifice le seul dans le champ de l’inconscient qui ne peut pas se fermer » (Lacan), à travers la réception d’œuvres artistiques dans un monde sensuellement pollué. Il a notamment publié sur ce sujet : « Existe-t-il une politique des corps sonores ? », Langue, musique, identité, Jeremy Price, Licia Bagini, Marlène Belly (dir.), Paris, Publibook, 2011, p. 119-134 et « Le bruit du passage du train – entendre Sebald », Europe, 91e année, n° 1009, mai 2013, p. 157-167. Cette recherche a trouvé un complément dans les nouveaux dispositifs de lecture (écrans mobiles), leur rapport au corps, « l’innervation des doigts » (Benjamin) et l’implication de la kinesthésie.

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